Revue 81 - Demain l'Etat catholique ?

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Edito – Le devoir de se battre pour un Etat catholique garant du bien commun

 
L’agitation qui entoure l’échéance de l’élection présidentielle devrait être l’occasion pour tous les électeurs catholiques de se demander comment il se fait que la France, fille aînée de l’Eglise, ne compte aucun candidat catholique.
 
Certains répondront un peu trop facilement que c’est parce qu’un catholique n’a pas sa place dans un scrutin qui repose sur les principes républicains et donc francs-maçons. Il faut bien convenir que, contrairement à la république irlandaise qui a connu de belles heures authentiquement catholiques, notamment avec Eamon de Valera, la république française est, elle, née d’une démarche intrinsèquement anticatholique. Mais ce constat suffit-il à expliquer que les catholiques ne soient pas en mesure de présenter un candidat catholique pour diriger la France ? Le paradoxe est d’autant plus frappant de constater en ce moment l’enthousiasme de nombre de catholiques prêts à déléguer à un membre d’une autre confession le soin de les représenter. Or un non-catholique peut, dans le meilleur des cas, encenser l’histoire et la culture civilisationnelle catholique mais il ne sera jamais un promoteur du règne du Christ-Roi !
 
Et si c’était avant tout la symbolique que représente la fonction de président de la république qui indispose les meilleurs catholiques, il faudrait alors retrouver ailleurs une mobilisation vivace des catholiques, par exemples aux élections législatives ou aux élections régionales. Or, il n’en est rien. Les jusqu’au-boutistes répliqueront que c’est parce que ces institutions font elles-aussi partie du schéma républicain. Mais les élections municipales alors ? On votait dans les communes bien avant que la république ne s’empare du pouvoir. Les élections municipales sont donc un enjeu tout ce qu’il y a de plus légitime pour les catholiques attachés au bien commun. Or, là-encore, il faut bien constater que les catholiques restent peu nombreux à s’engager.
 
Alors, ne faut-il pas en déduire que si les catholiques sont tant absents de la vie politique française c’est avant tout parce qu’ils ne connaissent pas la doctrine catholique et parce qu’ils ont perdu conscience de tout ce qui changerait si la France devenait un Etat authentiquement catholique ? Trop de catholiques soit s’accommodent du système politique actuel soit se désintéressent complètement de la vie politique parce que les premiers comme les seconds ne mesurent plus que leur devoir de catholiques est de revendiquer le règne du Christ-Roi sur notre pays et de se démener pour obtenir des élus authentiquement catholiques qui batailleront pour des lois authentiquement catholiques. 
 
Ce numéro de la revue de Civitas permettra donc à ses lecteurs de mesurer le fossé qui séparerait un Etat catholique de la république dans laquelle nous sommes embourbés. Puisse cette lecture susciter des engagements plus ardents. Et espérons qu’elle permettra à des curieux, y compris non-catholiques, de constater qu’un Etat catholique serait bénéfique pour tout foyer recherchant sincèrement le bien commun.