En cette année 2003 où l'on pourrait penser que l'extension de l'Union européenne pose, avec urgence, la question des limites et de l'identité de l'Europe, et où la classe politique "européenne", à part quelques sursauts d'inquiétude vite maîtrisés, a repris sa marche aveugle et triomphale vers une Europe sans âme, il était nécessaire de briser le consensus dominant qui réduit le débat à un faux dilemme : toujours plus d'Europe, ou pas plus d'Europe en l'état.
Car la question, au fond, n'est pas de s'accrocher à cet Etat "souverain", sous la forme que nous avons connu de nos jours, ou s'engager, sans esprit de retour, dans l'Europe marchande et cosmopolite ; il s'agit de dénoncer les tares qui ont pu conduire à ce genre d'Etat souverain qui nous a livrés à ce genre d'Europe. Le constat peut paraître très sombre, mais ce recueil n'aura pas manqué à son but s'il réussit à convaincre, qu'au milieu de ce champs de ruines qu'est l'Europe actuelle, nous savons (re)trouver notre âme d'Européens.
Cahier n°7