Au temps du paganisme, le divin épousait la cité de si près qu'il tendait à se confondre avec elle. En conférant à ce divin une identité personnelle, le christianisme l'en sépare. Va-t-elle accepter sa tutelle ou, au contraire, la rejeter ? Au Moyen-Âge jusqu'au début de l'âge classique, on verra la cité soutenir, de diverses manières, la religion qui l'éclairait et l'unifiait. On la verra, inversement, par sa laïcisation de plus en lus radicale, éroder l'ordre civil dont le christianisme était le plus fort suppôt. L'athéisme est-il la seule cause de la fragilisation de la société moderne ? Rien de moins sûr. Le catholicisme, en se dévoyant, ne serait-il pas devenu aujourd'hui, lui aussi, responsable de cette involution ? Telles sont, autour d'une question centrale, quelques-uns des thèmes soulevés par le Colloque de 2010.
Cahier n°14 - Nouvelle série