Ni trève ni drôle de guerre, ni "torchon de papier" ni fausse promesse d'un pacifisme universaliste, la Paix - "non pas celle que le monde donne" - se fonde sur la transcendance, ou n'est pas. Elle reste pourtant l'aspiration la plus forte, la plus continue, la plus irrépressible, de tous les peuples, pour autant que ce vœu n'encourage pas à une cécité volontaire et décadente sur les aspects mortifères d'une fausse paix. Celle dernière, égïste mais bêlante, peut d'autant moins être véritable et générale qu'elle nourrit des foyers de guerre comme les germes, l'infection et la maladie des peuples.
En ce commencement de troisième millénaire tourmenté et incertain, il ne semble pas inutile d'explorer cette notion politique fondamentale pour en redécouvrir la formule oubliée. Saint Augustin définissait la paix comme "la tranquillité de l'ordre". De cet ordre, saint Augustin nous rappelle par ailleurs deux principes essentiels : d'une part, la définition du pouvoir comme ministère, portant celui-ci qui en est investi à être le serviteur de ceux auxquels ils commandent ; d'autre part, la définition de la loi comme instrument de la recherche de la justice et de l'équité. La vraie paix apparaît dès lors comme la récompense d'un gouvernement au service de l'équité, comme le fruit naturel de la LÉGITIMITÉ.
Cahier n°19 - Nouvelle Série