Au début du XIXe siècle en France, la Révolution n’a vraiment reculé que sur un seul point : la question du divorce. Cette victoire fut l’œuvre d’un homme : Monsieur de Bonald. On lui doit en effet d’avoir, un temps, effacé de notre code cette loi destructrice de la famille. Devant la supériorité de son talent, il avait été alors plus facile de l’injurier que de le contredire.
À la tribune, il ne parlait pas : il pensait raisonnablement et clairement. Et pourtant son discours si juste surprendra aussi bien les gauchistes que les réactionnaires, les progressistes que les conservateurs. Pour les chrétiens mêmes, ses réflexions seront une épreuve… Car lire de Bonald ce n’est pas seulement retrouver « la grandeur de Bossuet, la profondeur de Pascal, la finesse de La Bruyère », c’est aussi se confronter à la liberté d’un esprit sain et sans compromis avec les erreurs du temps.
Aujourd’hui, comme au XIXe siècle, il est nécessaire de montrer que “l’indissolubilité du lien conjugal ” est la “pierre angulaire de la société” ; que “les lois sont faites contre les passions des hommes” ; que lorsque“les abus sont les ouvrages des passions, ils peuvent être corrigés par les lois, mais quand ils sont l’ouvrage des lois, le mal est incurable, parce qu’il est dans le remède même”que devrait être la loi ; que “tolérer le divorce, c’est légaliser l’adultère” ; que la loi du divorce “qui permet à la femme de s’élever contre son époux et de lui arracher ses enfants” est “une loi vicieuse et contre-nature” ; etque “le père et la mère qui font divorce, sont deux forts qui s’arrangent pour dépouiller un faible”, leur propre progéniture,tandis que“l’État qui y consent est complice de leur brigandage.”
Le présent ouvrage entend redonner, de manière synthétique, une seconde vie aux discours et aux écrits de M. de Bonald sur ces sujets. Ses réflexions sont non seulement des « chef-d’œuvre de raison, de saine politique et d’éloquence » mais encore des remarques vitales pour notre survie en tant que peuple. Le jeune homme qui se destine au mariage ou l’homme déjà marié, l’étudiant en droit ou le magistrat, le simple citoyen ou l’homme public, tous auront intérêt à se plonger dans ces considérations philosophiques et politiques qui, pour autant, ne négligent pas les aperçus religieux.
187 pages - format 13×20 cm